Témoignage de notre ambassadeur Amélie.

Amélie, ancienne parisienne, est revenue vivre en Bourgogne avec sa famille en 2019. Craignant alors de ne pas s’y retrouver en matière de services, elle s’est rapidement rendu compte que la vie à la campagne à tout à offrir à des jeunes parents.

 

De Paris à Charmoy, changer de ville pour améliorer sa qualité de vie

Mon mari est originaire de la région et je suis née à Sens mais on a fait nos études à Paris et on a travaillé 10 ans là-bas.

On a eu un premier enfant qui a fait sa crèche à Paris et puis mon mari a eu un gros accident de voiture et on s’est dit qu’on ne se voyait plus faire le trajet tous les jours.

On avait la maison des grands-parents de mon mari ici à Charmoy et on s’est dit qu’on allait la retaper.

C’était une maison mitoyenne et le propriétaire de celle d’à côté était décédé donc on l’a rachetée.

On n’avait pas prévu d’emménager ici car on travaillait tous les deux à Paris mais on ne s’y projetait plus. Donc mon mari a trouvé un travail dans une P.M.E du côté de Sens. C’était un truc un peu bancal donc il a arrêté en février 2020.

Il été à la maison pour le premier confinement ce qui était super parce que je bossais beaucoup et on avait le grand qui devait aller à la maternelle mais qui de fait était à la maison.

Finalement il a retrouvé un travail à la limite de l’Aube donc beaucoup plus près.

C’est mieux en termes de qualité de vie parce qu’à Paris pour faire 35 kilomètres on peut facilement mettre deux heures alors qu’ici c’est direct.

 

Adapter son rythme de vie aux besoins du télétravail

De mon côté j’aimais beaucoup mon travail donc j’ai fait le choix de continuer à travailler à Paris depuis 2019, c’est quelque chose qui se fait très bien, c’est un vrai choix.

J’ai mis une alerte pour une recherche d’emploi dans le coin depuis 5 ans et je la consulte régulièrement mais je ne postule jamais parce que je suis bien dans mon job et j’ai trouvé un véritable équilibre.

C’est un peu d’organisation – soyons clair – entre les soirées parisiennes et puis le boulot. Mais c’est hyper intéressant et puis depuis 2020 grâce au confinement on a le télétravail donc je vais à Paris 2 ou 3 jours par semaine et le reste je le fais en télétravail à la maison avec un cadre qui est quand même génial.

J’ai un véhicule professionnel donc je pourrais aller à Paris en voiture, ça me coûterait moins cher mais j’aime pas ça. J’ai une cousine qui fait aussi la navette en train donc c’est l’occasion de croiser des gens et puis le train c’est aussi un temps calme pour traiter les mails.

A Paris j’ai un canapé j’ai une copine, j’y laisse mes affaires et dès que je reste deux jours là-bas j’y passe la nuit plutôt que de faire la navette pour la soirée.

Ça a plein d’avantages, ça permet de faire des spectacles… c’est un peu égoïste mais mes soirées parisiennes me sont précieuses.

Et à l’inverse mon mari est là pour les enfants.

Ce qu’il y a aussi c’est qu’à Paris on ne sait jamais à quelle heure on va rentrer, les temps de trajet etc. alors qu’ici on sait à quelle heure on part et on sait à quelle heure on arrive à 5 minutes près.

Après pour le train ça va mais c’est une question de logique, on sait que pour prendre le train de 18h30 un vendredi soir si on arrive pas 30 minutes en avance on va être debout ou alors on le prend plus tard. Donc après il y a des habitudes et des stratégies qui se mettent en place.

A l’inverse ici, j’habite au bout de la rue du pont donc je pars 5 minutes avant le départ du train. Je pars, je me gare, je n’ai jamais de problème de parking. C’est assez rare qu’il y ait des problèmes, en général c’est plutôt les problèmes de RER à Paris. Après oui il peut arriver qu’il y ait des perturbations, bon je peux vérifier la pluie avant de partir parce qu’il y a plus de risques.

Mais c’est beaucoup plus sûr que de prendre la voiture. Quand je la prends c’est parce que j’ai des séminaires ou quelque chose en dehors de Paris et que je dois prendre 1h30 de battement.

Quand on rénovait la maison on venait tous les week-ends et c’était contraignant de faire les trajets avec les bouchons du vendredi soir alors que maintenant qu’on est ici, je prends vraiment plaisir à retourner sur Paris, c’est comme passer un petit week-end là-bas. C’est aussi parce que j’aime mon métier, je suis DRH, je suis arrivée dans ce métier un peu par hasard parce que je ne faisais pas du tout ça et en fait j’aime beaucoup mon métier qui a aussi une dimension internationale donc je regarde ce qu’il se passe aussi ici en termes d’emplois mais tant qu’on a un bon rythme et que les enfants sont bien on continue comme ça.

 

Le Migennois, un lieu de vie idéal pour les familles

On a été agréablement surpris par le périscolaire. Ici, on a les mêmes amplitudes horaires qu’à Paris. Le grand, on le dépose vers 7h30 parce qu’après mon mari à de la route. Ils font déjeuner le grand à l’école donc c’est bête mais on le réveille vraiment 15 minutes avant d’aller à l’école et il déjeune tranquillement à son rythme et le soir on récupère les deux à 18h30.

C’est des grosses amplitudes mais on a pas besoin de mettre en place des systèmes de gardes pas possibles.

Le grand est super content d’y aller et ma petite fille, les premiers mois avant d’avoir une place en crèche on a pris une garde à la maison pendant 6 mois. Donc on avait prévu que le grand vienne manger à la maison et tout ça mais il aime tellement le périscolaire qu’il demande d’y aller tout le temps donc on a fini par le remettre au périscolaire et on avait la nounou juste pour elle.

Maintenant elle est à la crèche à Migennes, depuis un an et elle fait sa rentrée en septembre 2023. Il y a aussi ma mère à 40 kilomètres donc c’est pratique et puis même je vois dans le village quand on a dû aller aux urgences, on a toujours un voisin, quelqu’un qui est là pour garder les enfants alors qu’à Paris, on avait des amis mais chacun vit dans un arrondissement, ils ont leur propres enfants et on ne peut pas courir chez les autres à l’autre bout alors que là si on a un problème on est plus souple, c’est moins impersonnel.

Epineau on n’y va pas tant que ça même si c’est déjà arrivé, cette année il va aller à l’école d’Epineau donc va plus y être.

Chichery je connais moins aussi à part pour aller au festival et autre.

Après de temps en temps, hors Migennois, on va chercher des paniers de légumes etc. à Neuilly ou Villemers. On y va en voiture parce que ça grimpe.

Sinon on va à Leroux à Migennes parce que 15 minutes pour un panier de légume ça fait un peu loin. Quand on veut une pizza on va la chercher à vélo.

Voilà les usages qu’on peut avoir entre les villages.

J’ai une cousine à Bonnard donc on y va aussi comme ça les enfants voient leurs cousins.

Après pour tout ce qui est services un peu plus extensifs, courses, alimentaire… j’aime bien aller flâner à Joigny pour la librairie, les fringues voilà et quand on veut un peu plus de choses on va à Auxerre mais c’est pas si fréquent que ça.

Alors c’est tout bête mais pour les gens qui arrivent ici de savoir qu’il y a une maternité pas loin à 20 minutes c’est bien. C’est aussi rapide que d’aller à la maternité quand j’étais à Paris parce qu’en transport ou à pied il faut bien 20 minutes partout, c’est rare qu’on soit juste à côté.

Après pour tout ce qui tourne autour de la maternité, il y a tout un réseau autour de la puériculture et de la petite enfance qui s’est organisé avec le LAEP comme ça je ne me suis pas ennuyée pendant mon congé maternité. J’ai trouvé tout un réseau de femmes autour du portage, de l’alimentation de bébé, du yoga périnatal.

On a eu aucune difficulté à trouver une place en crèche. Comme on était pas inscrits pour la rentrée on a dû attendre qu’une place se libère donc en attendant on a trouvé une solution un peu onéreuse mais c’était que quelque mois et à la limite c’était bien parce que quand bébé est tout petit le fait de l’avoir avec nous c’est confortable, elle peut dormir un peu plus, c’est rassurant mais ça aurait pas pu durer trop longtemps financièrement.

 

Des activités de qualité pour nos petites têtes blondes

Notre fils de 8 ans et demi participe à tout, il adore, et il est très attaché à sa ville l’autre jour il me dit mais pourquoi on a appelé la Communauté de Communes le Migennois et pas le Charmoysien par exemple et je lui dis eh bien parce que c’est Migennes la plus grande commune.

Mais c’est marrant avec son raisonnement de petit garçon, il voit tout ça, il entend les discussions et donc il est très attaché à son village c’est amusant.

Le grand fait de la musique à l’Ecole de Musique du Migennois, il a fait l’initiation musicale, et là maintenant il fait du trombone et des percussions, c’est ça troisième année. C’est super on est très content.

Ça aussi à Paris il y a une offre pléthorique d’activités, de loisirs et de culture et on avait peur de ne rien retrouver ici et j’ai été très surprise de tout ce qui existait. Et puis après en termes de sorties, de centres de loisirs il y a beaucoup de proposition.

Il y a des choses qu’il connaît mieux que moi par exemple le tandem et l’association d’art contemporain parce qu’avec le centre de loisirs il a fait des circuits qui sont organisés par l’association alors il me montre quand on fait des sorties.

Ça permet de faire des choses à côté de chez soi.

La première année on l’a mis au foot mais il n’a pas trop accroché, le club était hyper accompagnant mais il été jeune et c’était pas assez jeu pour lui à cet âge-là.

On a essayé le judo avec l’année dernière mais avec le bébé c’était un peu compliqué de faire tous les trajets, il a fait deux années multisport avec l’association Charmoy Loisirs mais là il n’y avait pas assez d’enfants à la rentrée donc ils n’ont pas reconduit mais c’était pratique parce que c’était ici donc même en télétravail je pouvais prendre 15 minutes pour l’emmener alors que quand c’est Migennes ça prend un peu plus de temps. Je le fais mais c’est pas idéal. Cette année on va essayer de reprendre, c’est pour ça que j’essaye de rester flexible le mercredi pour pouvoir l’emmener.

On avait regardé à la natation mais en fait ils y vont avec l’école.

Je vais regarder aussi le roller, l’année dernière ça tombait en même temps que la musique donc ce n’était pas possible là je vais voir comment ça se passe. Mais bon comme c’est mon mari qui fait les trajets j’essaye de ne pas trop en faire.

Mais il y a une offre assez large, il y a de quoi faire.

Après avec le centre de loisirs il fait beaucoup de choses, le mercredi quand il y avait, au printemps, les UFOSTREET ils allaient sur les hauts de Migennes à côté de l’école de musique ils faisaient des ateliers BMX, danse urbaine, graffiti donc après la musique il faisait ça.

Et cette année avec le centre il y avait un camp il a fait une semaine où il dormait au centre en tente, il était super content.

On utilise beaucoup les services car on a l’avantage d’être en village à Charmoy et on profite de la proximité avec Migennes.

Même la médiathèque, on utilise tout.

Nous au début nos promenades, on en faisait beaucoup au bord de l’Yonne, j’aime bien me déplacer à vélo l’été. Pas l’hiver, je ne suis pas assez téméraire.

La petite je la mets dans le porte bébé et le grand était rattaché à mon vélo avec une perche donc tout le village nous connaissait et faisait coucou c’était très drôle. Et quand on a retiré la perche ils l’applaudissaient c’était trop drôle.

Après quand la salle s’est écroulée on avait plus accès aux jeux enfants donc on s’est redirigés vers le port de Migennes avec tous les bateaux il aime beaucoup. Ou alors on va à Bassou et aux jeux, c’est un peu plus long 10km et on revient par Cheny, le pont du tacot, et puis Migennes et donc l’objectif c’est d’aller aux jeux.

C’est aussi pour ça que je voulais être à la mairie car il y a plein de choses qu’on ne connaît pas et depuis 4/5 ans un gros travail a été fait. Mais sinon quand on arrive on a l’impression que les gens sont là depuis toujours et qu’ils connaissent tout ou qu’ils n’utilisent pas je n’en sais rien.

Donc on voulait mieux valoriser ce qui est proposé par la Communauté de Communes.

La mairie ça m’aide aussi, quand il y a des réunions ou des conseils municipaux, je sais que je télétravail et que je ne suis pas en présentiel. C’est tout bête mais ça m’encourage à être plus ici et à la maison.

Ça fait partie d’une équilibre donc c’est de la charge supplémentaire mais j’embarque facilement mais enfants et mon fils vient facilement toute la journée, c’est un plaisir pour lui.

Son père travail plutôt dans la partie maintenance technique ce qui l’intéresse beaucoup parce que c’est un petit garçon donc il aime bien savoir comme sont fabriquées les choses. Et il me dit mais au début je voudrais bien travailler à la mairie de Charmoy. C’est mignon.

Beaucoup de services pour les familles, d’activités proposées pour les enfants. C’est bien complémenté par les activités de la Communauté de Communes. Et puis Auxerre à 20 minutes quand on veut faire des choses un peu plus pointues.

L’été on doit prévoir des vacances à la maison pour aller à Migennes plage sinon il est déçu.

La mairie de Charmoy vient d’acheter un café et va lancer un appel à projet pour le lancer l’année prochaine idéalement. Bon faut trouver le bon concept, de café, produits locaux à emporter… sachant qu’on profite d’être desservis aussi par les pistes cyclables. On compte là-dessus pour que ce soit ouvert au moins l’été car on a deux commerces qui ont périclités. On va avoir la rénovation de l’école aussi qui a 30 ans.

 

S’investir dans la vie locale

L’année du confinement j’étais dans un autre poste depuis 3 ans tout était un peu confortable avec les confinements on a trouvé un rythme, on avait du temps, le grand avait 5 ans et commencé à être plus autonome et puis comme ça faisait deux ans qu’on était là j’avais envie d’un peu plus de lien local, de m’impliquer, parce qu’à Paris j’étais très impliquée dans la vie associative mais là l’enjeu c’était de passer plus de temps ici et moins de temps à Paris dans l’équilibre de mes semaines et c’était l’année des élections donc je me suis dit pourquoi ne pas essayer. 

Et ma mère était conseillère municipale quand j’étais petite elle nous emmenait souvent aux manifestations.

Au départ je n’avais pas prévu d’être élus mais plus conseillère municipale pour accompagner certains projets car ça demande beaucoup de temps, surtout ce qui est scolaire, personnes âgées pour recevoir les gens… Et pendant la campagne je me suis occupée de pas mal de choses autour de la communication parce que tenir une page Facebook et faire une ou deux vidéos ce n’est pas très compliqué mais du coup après j’ai gardé une logique de coordination, je fais les plannings, les événements, les temps forts, la communication, c’est la 3ème année donc on commence à avoir des schémas un peu récurrents.

Il y avait déjà une vie associative assez dense avant covid mais depuis c’est un peu plus compliqué déjà à cause de ça les associations se sont un peu essoufflées et ont perdues beaucoup d’adhérents et puis deuxième difficulté c’est la salle polyvalente, on a plus de salle. Bassou nous prête sa salle pour la fête des enfants et le repas festif des aînés, Laroche pour des activités sportives, les assos perdent aussi des adhérents parce qu’il y a des gens qui ne vont pas aller dans le village d’à côté parce qu’il faut se véhiculer et eux ce qu’ils aiment c’est le côté proximité. On se sert aussi beaucoup de l’école (les fêtes, 14 juillet tout ça) parce qu’avec le préau c’est bien on peut se rabattre s’il pleut.

L’ancienne école est aujourd’hui un foyer et qui sert plutôt à la vie associative. Ils font une partie des activités dedans mais ce sont des petites salles comme dans les anciens bâtiments. Ça permet quand même de faire halloween des choses comme ça là-bas mais quand on a un événement de plusieurs centaines de personnes on se met dans la cour de l’école et ça veut dire qu’on ne fait pas d’événements l’hiver, notamment le marché de noël car c’est tout de suite beaucoup de logistique avec beaucoup de barnums à installer, louer des braseros, on n’a ni les bras ni les moyens.

Donc on s’organise bien en amont.

En termes d’association on a Charmoy cyclotourisme. Ils continuent à fonctionner comme avant, ils continuent de se retrouver le mercredi ou le samedi sur la place de la mairie et puis ils partent rouler. Ils organisent deux ou trois courses dans l’année, c’est un beau club qui attire les villages autour parce qu’ils sont nombreux et ils ont des bons résultats, des bons classements, c’est le premier club de l’Yonne.

On a Charmoy loisirs qui fait plutôt des ateliers créatifs, de la couture, qui va organiser des temps pour les enfants, 1er mercredis, ils font halloween, les carnavals, c’est très sympa. On a du multisport : zumba, qi Jong, roller : enfants, adultes, ils ont un bon club de country qui marche bien.

On a un club de self-défense, c’est récent 2-3 ans. Un bon club de foot avec une équipe féminine qui est championne de l’Yonne donc on en est assez fier, alors il y a aussi les équipes masculines qui tournent bien. Le club organise aussi des puces au mois de juillet. 

On essaye d’animer la vie des assos qui ont eu la vie un peu dur ces trois dernières années et leurs financements dépend des événements qu’ils arrivent à organiser : soirée à thèmes, dîner concert, ils ont fait beaucoup de plats à emporter mais ce n’est pas la même chose.

Au-delà de la rentrée d’argent, c’est un moment où les adhérents se retrouvent et ça créé du lien et ça explique une partie de la perte de lien : les gens restent chez eux et si on n’a pas les temps forts ça n’arrange rien. On essaye de les faire travailler ensemble, par exemple on a le vide-greniers, troisième semaine de septembre, c’est un gros temps fort de la commune avec le 14 juillet depuis deux ans, ça existait plus. On fait la buvette au profit des assos, c’est la mairie qui achète les victuailles et les bénéfices sont partagés entre l’ensemble des assos participantes, ça permet de rassembler les bénévoles et aussi de lisser risques de pertes et de bénéfices entre les associations parce qu’il y a en a sinon qui ne veulent pas prendre tel ou tel événement parce que s’il ne fait pas beau ça ne marche pas.